Famille Séphiha

 

Témoignage d’Haïm Vidal – Sephiha


Faire Part de Mariage jeudi 14 mai 1914 au Syete

David N. Sephiha et Esther Eskenazi- 14 mai 1914

David, Esther et Marco Sephiha

Dernier trimestre 1944 à RAVENSBRÜCK…

 

Un groupe de détenues appelées pour être envoyées dans un autre camp.

Cette photo, je l’ai trouvée par hasard
dans un ouvrage en trois volumes intitulé
« Résistance ou Résistances », édité
je crois par les Éditeurs Français Réunis
(rue Racine-Paris) et qui se trouve actuellement

dans la Collection que j’ai offerte en 2007
(au Musée de la Shoah de Washington).

En haut de gauche à droite :

1) Ma soeur Germaine SEPHIHA Turque
2) J’ignore
3) Ma maman Esther Eskinazi/ SEPHIHA

Haim Vidal SEPHIHA raconte :
Ma soeur, Adèle NATHAN/SEPHIHA n’avait pas été appelée et se morfondait croyant qu’elle ne les reverrait plus.

Mais, lors de l’appel des détenues de ce groupe, lorsque Germaine et maman furent appelées, Germaine entendit l’un des SS qui avait la liste en mains dire :

« TÜRKISCH, TÜRKISCH« , et elles furent ramenées à leur blok où les attendaient avec angoisse Adèle et les autres juives turques déportées de Belgique en décembre 1943 .

 

 

Yom Kippur 1941 :


En 1941, à l’occasion des fêtes de Roch Hachana et de Yom Kippur, les synagogues étant fermées, mon père David Nessim SEPHIHA , organisa un service divin, dans notre appartement du 126 rue Théodore Verhaegen à Saint-Gilles, Bruxelles, où vinrent par petits groupes les Judéo-Espagnols de Bruxelles qui osèrent répondre à son invitation. C’est beaucoup plus tard que je compris que ce fut un acte de résistance de la part de mon cher père, mort du typhus à Dachau au lendemain de la libération du camp par les Américains.
De gauche à droite Isaac/Jacques SEPHIHA (mon frère cadet déporté avec papa) – David Nessim SEPHIHA (officiant) – Albert /Abraham SEPHIHA (mon frère aîné qui pu se cacher durant la guerre) – Elie ARIEL (mon beau-frère, mari de ma soeur Elise, tous deux non déportés) et Haïm/Vidal SEPHIHA.

 

Carte d’identité de Haïm Vidal SEPHIHA

 

Haim Vidal Sephiha.2

Haim Vidal Sephiha

Haim Vidal Sephiha

Haïm Vidal Sephiha

Janvier 2015 : Texte transmis par le Professseur Haim Vidal Sephiha 

Pour moi, le mois de janvier est un mois de deuil, parce que, il y a exactement 70 ans, j’agonisais assis sur un tas de cadavres bien secs, sur lesquels je me trouvais à l’abri des vivants , qui se faisaient la guerre pour une miette de pain dans ce wagon ouvert du train que j’ai baptisé « de la Méduse », couvert abondamment de couvertures abandonnées par les morts, qu’elles fussent pouilleuses ou ensanglantées , et m’efforçais d’économiser mes forces, espérant m’en sortir malgré la faim/fin , le froid et mon état de mort-vivant, m’accrochant à ce 28 janvier, comme un noyé à une planche, allant me répétant « mais non, mais non Vidal tu ne vas pas crever le jour de tes 22 ans?… mais non, mais non, Vidal tu ne vas pas crever le jour de tes 22 ans? » et ce, tant éveillé que dans mon sommeil, sommeil bientôt habité par les plus beaux rêves de ma vie, il va de soi de compensation.

 

 

Para mi, kada anyo, el mes de  djenayo es mi mes de luto, este anyo, ainda mas.
Setenta anyos atras, en djenayo de 1945, estava sentado sovre un monton de puerpos, en estos trenos de la muerte, ke yo yamo DE LA MEDUZA, komo « Le radeau de la Méduse », yendo de kampo en kampo asigun la veluntad de los SS, ke bushkavan un lugar ande vaziar muestros restos.
Estonses, yo echava las ultimas bokeadas, agonizava ensima de este monton de kalavrinas resekas, mamparado de los bivos, ke gerreavan entre eyos por una migaja de pan, en este vagon avierto, muy bueno kuvierto kon las kolchas abandonadas, por los muertos, afilu ke fueran empiojadas o ensangrentadas, i me esforsava de ekonomizar mis fuersas, esperando salir a bash malgrado la ambre, el friyo i mi hal de muerto/bivo, aferrandome a este 28 de djenayo, komo un aogado a una tavla, i iva diziendome, «  Ama no, ama no, Vidal, no vas a morirte  djusto el diya de tus 22 anyos ! » «  Ama no, ama no, Vidal, no vas a morirte  djusto el diya de tus 22 anyos ! » I esto, despierto o durmiendo, un sueno ke fue presto poblado por los eshuenyos mas ermozos de mi vida, siguro, de compensation.